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Published byPatrick Beausoleil Modified over 8 years ago
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Le carnet de guerre Stéphane Dégeorges École Saint Paul Trois Châteaux 1.Le projet : des situations d’écriture au carnet 2.Entre production d’écrits et arts visuels. Nous examinerons les liens entre objet et écrit : a)Des objets aux écrits b)Des écrits aux objets c)Des écrits à l’objet carnet 3.Ecrire, réécrire… a)L’écriture se nourrit : I.Des lectures (imposées et libres) II.Des idées prises dans les textes des camarades (on suivra une idée d’un élève à un autre) III.Des phrases « volées » par les élèves dans les textes de leurs camarades (on suivra des phrases d’un élève à un autre) b)Réécriture : écoute des textes / comparaison des textes / réécriture ou nouvelle écriture à partir d’une autre situation c)Ecriture de soi et/ou fabriquer du sentiment
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7 situations d’écriture proposées aux élèves 1.A partir de la lecture du Journal d’Adèle de Paule du Bouchet : « Paul est dans les tranchées à Verdun. Imagine que tu es Paul et que tu écris à Adèle » 2.Tu es le futur soldat inconnu, dans les tranchées à Verdun. Ecris une carte postale à ta mère. 1.A partir de l’observation de Il y a d’Apollinaire, « Futur soldat inconnu, écris un poème liste à partir de ce que tu as vu/entendu/ressenti/ pensé. » 1.Légender une photo de guerre (paysages, soldats dans une tranchée, ville dévastée…) 2.A partir d’un portrait au crayon choisi parmi ceux dessinés par les élèves : « Racontez la première rencontre avec votre camarade de tranchée, camarade dont vous avez le portrait. » 3.« Déjà trois ans dans les tranchées…Fais deux listes : J’ai peur de… Je suis heureux quand … » 4.« Choisis l’un de ces deux lieux : la tranchée dans laquelle tu vis ou le no man’s land. Décris le lieu que tu as choisi. » A partir de ces 7 propositions d’écriture et d’autres éléments, composition d’un carnet de guerre.
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Le jour où je l’ai rencontré, j’étais en train de chercher un objet ou une personne à dessiner...(Cyriane) Il m’a un jour demandé de dessiner son portrait. Quand je l’ai fini, il m’a dit que ça lui ressemblait beaucoup et il m’a donné l’adresse de ses parents. Je me suis d’abord demandé pourquoi, il a tout de suite ajouté : « S’il te plaît, si je meurs, envoie ce portrait à mes parents pour qu’ils se souviennent de moi. » (Hugo W.) …Vu qu’il avait la fine blessure et qu’il allait donc rentrer chez lui, il a insisté pour que je fasse son portrait. Depuis ce jour-là, je garde son portrait près de moi. Et quand je le regarde, ça me remonte le moral. (Annah)
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Je vois cette maison qui est détruite, pleine de cadavres et de sang. Cette maison et peut-être, à l’intérieur, des soldats allemands cachés. C’est peut-être la fin de ma vie. (Cédric) Juste avant le combat, les hommes ont peur de la mort. Dans la boue, la terre, ils sont près, très près de la mort. Leurs familles sont sans doute terrorisées à l’idée de savoir que peut-être, ils ne reviendront pas. (Yann) Dans les tranchées, nos casques sur la tête, habillés de nos capotes, armés de nos fusils, la baïonnette au canon, nous sommes de la chair à canon et de vrais meurtriers. (Hugo W)
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Un moment de calme pour le repos. A l’étroit, entre camarades, on mange et on boit du jus et du pinard. On écrit et on lit des lettres. Certains ouvrent les colis qu’on leur a envoyés. Puis on se raconte les exploits de la dernière offensive en espérant que cet instant durera jusqu’à la prochaine permission. (Noémie) Cette église, détruite par les obus, a laissé la fine blessure à bien des hommes. Ce sont ces boches, avec leurs fusils, dans les tranchées pleines de fumée et de poussière qui tuent sans pitié. (Axel)
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Chère mère Il n’y a rien à des kilomètres. Même si c’est calme, on sent bien que l’on est parti la fleur au fusil et que si on revient ce sera le deuil au cœur. Mais quand même, hier, c’est dans la bonne humeur que l’attaque au gaz s’est finie : on n’avait jamais vu un cheval avec un masque à gaz, ce que c’est laid avec leur truc qui pend. Je rigole, mais il faut que je dorme. Bisou, je t’aime très très fort. Paul 11/09/1916 Chère Adèle Je peux pas écrire souvent, j’ai pas trop le temps. Tu m’as toujours pas envoyé des nouvelles de papa ! Maman va bien, et grand-père ? Je me sens pas très bien, je te l’ai pas dit parce que je veux pas que vous vous inquiétiez ! Je vous embrasse, Paul
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Chère Adèle En ce soir de juin, j’ai le temps de t’écrire ces quelques lignes. Bien que ce soit calme, je n’arrive pas à chasser l’horreur de ce matin à l’aube : il pleuvait des obus cela faisait trois jours que ça durait, trois jours que des soldats meurent mais pas que des soldats, des bêtes aussi, on est au front on voit mourir des amis ou même des personnes qu’on ne connaît pas on ne sait pas si on va revenir. Si on voit un Allemand on doit se battre à coups de pelle s’il le faut, on doit tuer des personnes qu’on ne connaît pas. C’est un véritable enfer, oh comme j’aimerais être avec toi. Il pourrait y avoir une offensive dans une semaine à 14h05. Je vais bien. Au revoir. Paul
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« Quand je l’ai vu serrer la jambe… j’ai coupé un bout de mes habits, je l’ai nettoyé avec le peu d’eau qui me restait. Je lui ai enroulé autour de la jambe et je l’ai attaché avec une épingle de nourrice que j’ai trouvée je ne sais où… » (Hugo) « Je l’emmenai vite dans ma tranchée où j’avais un peu d’eau. Je lui en donnai puis je rinçai sa jambe, pleine de sang. Je lui mis un de mes habits autour de la jambe, puis je l’emmenai à l’hôpital. »(Clara) « J’ai déchiré un bout de ma veste et je l’ai mis autour de sa blessure. Pour désinfecter, je lui ai passé le peu d’eau qui me restait. » (Annah) «..il me vit blessé à la jambe. Il déchira un bout de ses vêtements, il l’enroula autour de ma blessure et il me donna le peu d’eau qui lui restait. » (Margot)
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« Il y a maintenant un gros trou boueux au milieu de la vallée et quelques morts sous les branches et sous les planches pleines de poudre d’obus. » (Cyriane) « Une fois l’attaque passée, il y avait des morts sous les branches et sous les planches et tout était recouvert de poudre d’obus. » (Marine)
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Chère maman J’espère que tu vas bien, que tu stresses pas trop et qu’Adèle va bien. Nous il faut qu’on agrandisse nos tranchées et qu’on en fasse d’autres parce que les sales boches ont envoyé des nouveaux obus plus gros du coup hier une paroi de la tranchée s’est écroulée et maintenant on ne peut plus passer. Moi je dois faire un périscope pour regarder par- dessus la tranchée. La boue commence à sécher mais elle a enfoui plein de choses dont nos fusils et les sacs de farine qui nous protègent. Envoie moi plus de colis. Paul Chère maman, Je suis dans les tranchées, j’ai très mal au cœur de ne plus te voir. Ici en ce moment, c’est un peu trop calme, on croirait que les boches préparent un très mauvais coup. Je n’arrête pas de penser à toi et à la famille et j’espère revenir un jour. Ici c’est horrible, dans les tranchées on n’en peut plus, on a la trouille ! j’en ai vraiment marre de ces … de boches. Je t’écrirai une autre lettre plus tard car je vais bientôt y aller. Je pense tellement à vous tous que j’en ai les larmes aux yeux. Au revoir Ton fils adoré, Paul
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Chère mère ! Je n’ai pas tellement le temps de t’écrire je suis à Verdun dans les tranchées. Un de mes camarades est mort il s’est pris un obus dans la tête. Quand nous avons dû aller nous battre un camarade n’a pas voulu y aller il s’est reçu une balle dans la tête par le colonel. Est-ce que je pourrais avoir des nouvelles de papa ? Gros bisous Paul Chère mère, Je n’en peux plus c’est vraiment insupportable. L’autre soir j’ai vu mon meilleur ami exploser il y avait des morceaux partout. Je suis très triste de l’avoir perdu. Je pense beaucoup à toi. J’espère que tu vas bien. Gros bisous Paul
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Adèle je t’écris pour te raconter ce qui se passe dans les tranchées de Verdun. Le jus et le pinard sont gelés et le pain est très dur. Cela fait cinq mois que ça dure je n’en peux plus j’aimerais bien des vêtements chauds et de la nourriture. Au revoir et ajout d’un post-it : J’ai trouvé cette lettre je suis un ami de Paul plutôt un camarade de tranchée. Paul est blessé il a été conduit à l’hosto mais après je ne sais pas je me suis permis de t’envoyer cette lettre à sa place 11/09/1916 Chère Adèle Je peux pas écrire souvent, j’ai pas trop le temps. Tu m’as toujours pas envoyé des nouvelles de papa ! Maman va bien, et grand-père ? Je me sens pas très bien, je te l’ai pas dit parce que je veux pas que vous vous inquiétiez ! Je vous embrasse, Paul
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Quand je suis entré dans mon village, j’étais ému parce que j’ai vu ma maison en ruine. J’y avais de très bons souvenirs. Mais c’est du passé, maintenant. Je ne peux plus rien y faire. Je n’ai plus qu’à marcher et à effacer tout ça. (Ryan)
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